[Actu] Émulateur ou machine virtuelle: quelles différences et quelle solution choisir ?
Posté le 18/11/2020 à 21:34Il existe de nombreux cas où il est intéressant de pouvoir faire cohabiter deux systèmes d’exploitation ou plus sur une même machine. Cela peut être pour garder une compatibilité avec d’autres ordinateurs qui fonctionnent avec des systèmes d’exploitation plus vieux, ou tout simplement pour tester un outil logiciel ou un site internet sur un autre système. Il existe alors une possibilité technique assez subtile, qui consiste à faire fonctionner, dans un système d’exploitation, un autre système d’exploitation sur une sorte de machine virtuelle. Il s’agit alors d’émulation ou de virtualisation, deux notions assez similaires mais qui emploient des méthodes différentes. Découvrez leurs différences, avantages et inconvénients respectifs et leurs possibilités.
L’émulation
Un émulateur est une ressource logicielle qui permet de reproduire toute l’architecture d’une machine. Cela demande donc énormément de ressources, car il faut déployer beaucoup de puissance pour faire fonctionner de manière aisée un ordinateur basé sur une architecture souvent totalement différente. De plus, il faut le faire sans pour autant diminuer les capacités propres du système d’exploitation de base.
Par le passé, les systèmes d’exploitations étaient plus légers et moins complexes. Ils pouvaient facilement supporter les techniques d’émulation sans trop perdre de capacités. C’est un peu moins vrai aujourd’hui où le quasi-emboîtement de deux systèmes consomment énormément de ressources et de capacités sur les machines.
En revanche, l’émulation est rapide à mettre en œuvre, peu onéreuse et permet de s’appuyer sur de nombreuses solutions logicielles assez abouties.
Sur le plan de la sécurité, l’émulation étant une solution logicielle pure, elle n’apporte pas de protection supplémentaire à l’ordinateur. Elle reste sensible aux attaques de virus au même titre qu’un ordinateur sans émulation.
La virtualisation
La virtualisation s’apparente à une technique légèrement différente car il ne s’agit pas alors de reproduire le fonctionnement d’ordinateurs basés sur des processeurs et systèmes différents. Au contraire, on va essayer en quelque sorte de partager une machine en plusieurs “sous-machines”. Ces “sous-ordinateurs” peuvent alors démarrer et fonctionner sur des systèmes radicalement différents.
L’ordinateur qui joue le rôle de l’ordinateur hôte va donc faire fonctionner des ordinateurs invités qui sont alors des ordinateurs virtuels, en partageant avec eux son processeur, sa mémoire vive et l’ensemble de ses périphériques.
Les ordinateurs virtuels sont en général plus rapides que leurs homologues émulés. De plus,l’ordinateur virtuel peut aussi utiliser, souvent très simplement, les périphériques de son hôte: comme le disque dur, la carte son, l’accès réseau, la webcam, etc…
La machine virtuelle pourra utiliser un disque de la machine hôte pour y placer son système d’exploitation et ses programmes, ou sinon un fichier qui sera utilisé comme un disque dur virtuel. Cette méthode de disques durs fictifs présente l’avantage d’arriver aisément à copier ou déplacer, et éventuellement dupliquer une machine virtuelle sur une autre machine hôte. Il est aussi possible de créer des captures de contenu. Celles-ci vont pouvoir permettre de travailler à un instant T donné, ou de revenir en arrière afin d’annuler des modifications.
La virtualisation offre aussi l’avantage d’utiliser l’architecture de la machine hôte et permet donc des performances nettement supérieures. Même s’il n’y a pas besoin d’utiliser de grandes ressources pour reproduire le fonctionnement d’une autre architecture, il faut néanmoins être attentifs aux besoins en mémoire vive qui peuvent être conséquents.
En matière de sécurité, la virtualisation est aussi une bonne manière de se prémunir contre les infections par des virus. La machine virtuelle est en quelque sorte isolée et très peu accessible en cas d’attaques. Si un virus est récupéré par la machine hôte, il ne peut corrompre la machine virtuelle.
Il faut néanmoins faire attention dans le cas où la machine virtuelle est connectée au réseau. Elle peut alors faire l’objet de différentes attaques lors de ses connexions à moins qu’elle soit efficacement protégée par un serveur VPN. Comme dans le cas d’un ordinateur normal, le serveur VPN sera la bonne protection pour assurer une grande confidentialité des échanges mais aussi assurer une couche de sécurité importante contre les malwares et virus de toutes sortes.
Quelle solution choisir ?
Il n’y a pas de réponse absolue à cette question car les deux techniques restent d’actualité et toutes aussi efficaces l’une que l’autre. Mais on peut dégager des tendances :
L’émulation pourra être choisie :
● pour des applications ponctuelles
● pour reproduire un système spécifique
● en cas d’absence de risques particuliers
● en absence de compétences techniques spécifiques
La machine virtuelle sera à privilégier :
● pour des solutions pérennes
● pour faire cohabiter plus de deux systèmes
● pour mieux maîtriser les risques informatiques
● en cas de compétence informatiques avérées
● pour faire tourner des systèmes complexes
● pour faire fonctionner des systèmes taillés sur mesure